Le longicorne asiatique a été accidentellement introduit en Amérique du Nord au cours des années 1990 par le biais de palettes d'expédition en bois non traité en provenance d'Asie. Ce qui rend ce ravageur forestier envahissant d’autant plus redoutable est le fait qu’il n'a aucun prédateur naturel en Amérique du Nord.

Bien qu’il s’attaque pratiquement à tous les feuillus, le longicorne a une préférence pour les érables et affectionne particulièrement les bouleaux, les peupliers, les ormes et les saules. Les adultes pondent leurs œufs dans les trous qu’ils font dans les arbres. Les larves vont ensuite se réfugier au cœur de l’arbre, creusant un tunnel profond qui freinera l'écoulement de la sève et l’acheminement des nutriments, et finira éventuellement par tuer l'arbre. 

Cette espèce envahissante a le potentiel de ravager nos forêts, ainsi que de tuer les arbres des milieux urbains et suburbains. Considérant que l’érable est son hôte préféré, l'impact d’une infestation serait dévastateur non seulement sur le paysage, mais également pour les industries du bois et du sirop d'érable, ainsi que pour l'industrie touristique.

Le longicorne asiatique se trouve-t-il au Canada?

Au Canada, on relate deux observations vérifiées du longicorne, toutes deux en Ontario. Jusqu'à présent, aucun n'aurait été détecté ailleurs au pays. Il faut toutefois demeurer à l'affût. Cet envahisseur dangereux ne compte aucun prédateur naturel ici, et jusqu’à présent, il n’existerait aucun pesticide permettant de le contrer efficacement.

Le longicorne a été observé une première fois en 2003 au nord de Toronto. Il a été contrôlé par l’établissement d’une zone de quarantaine autour des arbres infectés. Plus de 26 000 arbres ont ainsi dû être abattus. La région a ensuite fait l’objet de vérifications continues. Après cinq années de surveillance, aucun insecte n’ayant été détecté, le longicorne a été déclaré éradiqué.

Le ravageur a été aperçu à une seconde occasion en 2013 près de l'aéroport de Toronto. Encore une fois, le protocole consistait à mettre en œuvre la destruction des arbres susceptibles d’héberger l’insecte dans la zone en quarantaine. Une fois de plus, le longicorne a pu être éradiqué.

Dans le Nord-est américain, plus de 250 000 arbres ont également été coupés pour contrôler le longicorne.

L'Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA ) est responsable de mener la lutte contre les indésirables. Avec d’autres pays, elle a contribué à établir une réglementation visant à ce que toutes les palettes et emballages en bois provenant d'Asie soient vermifugés et fumigés afin de prévenir l’importation d’insectes envahissants. Cette mesure a permis de réduire la propagation, mais ce n'est pas garanti à 100 %. Un petit pourcentage d'emballages en bois non fumigés peut encore entrer au pays. Les résidents doivent donc demeurer à l'affût d’une nouvelle apparition dans leur région.

La description du longicorne asiatique

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Les adultes sont brillants et principalement noirs avec des taches blanches sur le dos. La longueur de leur corps varie entre 25 et 35 mm (3/4" à 1 ¼"). Ce qui le distingue des autres insectes, ce sont sans aucun doute ses énormes antennes à bandes noires et blanches, qui font deux fois la longueur de son corps et qui lui ont valu le nom de « longhorn ».

Pour plus d’informations, visitez : Longicorne asiatique – Anoplophora glabripennis - Agence canadienne d'inspection des aliments

Le cycle de vie du longicorne asiatique

Comme de nombreux insectes, le longicorne passe par 4 stades de développement au cours de son existence : œuf, larve, pupe et adulte. La femelle adulte grignotera une cavité d'un peu plus d’un centimètre de diamètre dans l'écorce de l'arbre choisi. Elle pondra un seul œuf dans chacune des cavités, mais répétera l’opération pour l’ensemble de sa progéniture. Tour à tour, patiemment, elle déposera un à un ses œufs de la taille d’un grain de riz dans le haut de l’arbre, ce qui les rend difficiles à repérer.

Au total, cela fera entre 50 et 150 œufs… dans autant de cavités.

Il faut uniquement une à deux semaines à l’œuf pour éclore. La nouvelle larve s’enfoncera de plus en plus profondément, se nourrissant du bois, jusqu’à atteindre le cœur de l’arbre.

Au fur et à mesure qu'elle se rapproche du stade de pupe, elle revient vers l’écorce, préparant son émergence en tant qu'adulte. Après deux ou trois semaines, la pupe émerge sous sa forme adulte et se fraye un chemin hors de l'arbre, faisant un trou au diamètre encore plus grand.

Le longicorne adulte se nourrit des feuilles et des branches de l'arbre-hôte durant quelques semaines avant de s'accoupler. La femelle recommencera le cycle peu après, déposant ses œufs un à un dans un nouvel arbre.

La femelle vivra environ 2 mois, mais le cycle de vie des longicornes peut s’étaler sur un an ou même deux. Contrairement à d’autres insectes, dont le cycle de vie est saisonnier, les longicornes émergent de mai à octobre. Comme ils peuvent s’accoupler ou pondre à n’importe quel moment au cours de la belle saison, œufs, larves, pupes et adultes causent leurs ravages simultanément. Et à l’arrivée de la saison froide, ils trouveront pratiquement tous le moyen d’hiverner, peu importe le stade auquel ils sont parvenus. Seul le longicorne adulte semble affecté par l’hiver.

Bien que les adultes volent maladroitement, ils peuvent parcourir de 300 à 400 mètres dans le but de trouver un arbre-hôte ou un compagnon. Comme ils resteront habituellement sur l'arbre-hôte, celui-ci peut être terrassé par plus d’une génération.

Quels sont les ravages causés par le longicorne asiatique?

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Lorsqu’un arbre est l’hôte du longicorne, on peut observer le jaunissement ou une chute prématurée de ses feuilles et le dépérissement de ses branches. Les larves sont les responsables des principaux dommages. Les tunnels qu’elles creusent en s’alimentant perturbent le flux de la sève et affaiblissent l’arbre. Les branches et le tronc d’un arbre infesté se briseront alors sous l’effet des vents violents ou le poids d’une neige abondante. La présence de générations successives dans le même arbre finira par le tuer.

Comment le longicorne asiatique affecte-t-il notre écosystème?

Les adultes se nourrissent des nervures principales et secondaires des feuilles, ignorant le tissu foliaire entre les nervures. Ce mode d'alimentation, différent de la plupart des insectes se nourrissant de feuilles, peut possiblement aider à identifier la présence du ravageur.

Sur l'écorce de l’arbre, les cavités creusées par les femelles au moment de la ponte demeurent visibles, tout comme les orifices par lesquels les insectes sont sortis. Des gouttes de sève autour de ces cicatrices sont accompagnées d’une mousse séveuse, de sciure de bois et d’excréments. Si au départ les dégâts se situent tout en haut de l'arbre et sont plus difficiles à percevoir, les générations suivantes, demeurées dans le même arbre, descendront vers les racines au fil du temps. Les ravages peuvent ainsi rester ignorés pendant une période de 2 à 4 ans.

Jusqu'à présent, la présence du longicorne a été signalée par des résidents attentifs et non par des professionnels, ce qui témoigne de l’importance du rôle que tous ont à jouer dans cette lutte. Si vous pensez avoir repéré le longicorne, communiquez sans tarder avec l'ACIA au 1-800-442-2342.


NOTE : Il existe de nombreuses espèces de longicornes qui ne constituent pas une menace aussi considérable que le longicorne asiatique. Dans l’Est du Canada, on retrouve le longicorne brun de l’épinette, qui a un régime alimentaire très différent de l’espèce envahissante. 

Le longicorne asiatique s’attaque aux feuillus sains, tandis que le longicorne brun de l'épinette préfère les épinettes mortes ou mourantes. Le longicorne noir, quant à lui, s’attaque de la même manière aux pins. La présence de ces deux coléoptères dans les forêts de l’Est du Canada est considérée comme normale.