Changements climatiques et prolifération de l’herbe à poux

Il n’y a pas que les insectes et les rongeurs qui profitent d’une saison de plus en plus longue et de températures de plus en plus douces. Les changements climatiques favorisent également la prolifération de l'herbe à poux, au grand dam des personnes allergiques qui doivent faire face à une saison pollinique plus longue et plus intense que jamais.
En Amérique du Nord, la plante a déjà colonisé pratiquement toutes les régions qui lui sont favorables à l’exception d’une parcelle de la Gaspésie, froide, accidentée et peu propice à l'implantation de l’herbe à poux, qui a de plus fait l’objet d’un programme d’éradication très stricte durant des décennies.
Le phénomène n’est pas réservé à l’Amérique du Nord. L’Europe et la Chine peuvent également confirmer que la plante allergène prend de l’expansion. Au cours des années qui viennent, cette plante nuisible pourrait incommoder des millions de personnes supplémentaires.
À SAVOIR : En Europe, on estime que le nombre de gens affectés par le pollen de l’herbe à poux pourrait passer de 30 millions à 70 millions d’ici 2050.
Les impacts du réchauffement climatique sur l'herbe à poux

Le réchauffement climatique fait en sorte que la saison pollinique de l’herbe à poux s’est allongée de trois semaines en trente ans. Selon l’endroit où elle pousse, l’herbe à poux, dont la hauteur moyenne est de 70 cm, peut atteindre 2 mètres de haut. La plante a dorénavant le temps de prendre plus d’expansion et fleurit également plus tôt. Elle produit donc davantage de pollen.
Les nouvelles conditions climatiques entraînent les effets suivants :
1. Prolongation de la saison pollinique
Les températures plus chaudes et la durée prolongée des saisons de croissance permettent à l'herbe à poux de libérer son pollen sur une période plus étendue, augmentant ainsi le temps d'exposition des personnes allergiques.
2. Augmentation de la production de pollen
Des études ont démontré que les changements climatiques, tout comme l’augmentation du dioxyde de carbone, augmentent la quantité de pollen produite par l'herbe à poux, intensifiant ainsi les réactions allergiques.

3. Augmentation du potentiel allergène du pollen
Les contaminants présents dans l’air pourraient contribuer à renforcer le pouvoir allergène des pollens en dégradant la structure des grains de pollen et en entraînant la libération des allergènes qu’ils renferment.
On parle ici de l’ozone (O3), du dioxyde d’azote (NO2), du dioxyde de carbone (CO2), du dioxyde de soufre (SO2) et des particules fines (PM2.5) issues du transport, des industries, de la combustion et des feux de forêt.
Ces mêmes contaminants affecteraient les muqueuses des personnes allergiques en les rendant plus sensibles à l’action des allergènes.
4. Extension de l'aire de répartition
Le réchauffement climatique permet à l'herbe à poux de s'étendre vers le nord-est, au-delà des régions où on la trouvait auparavant. Tandis que les températures se réchauffent, elle colonise de nouvelles zones et augmente sa présence géographique.
En résumé, les températures plus chaudes qui durent plus longtemps permettent à l’herbe à poux de croître plus rapidement. Le fait qu’elle fleurisse plus tôt lui permet de produire davantage de pollen avant d’être frappée par le gel.
CO2 et réchauffement climatique : l’herbe à poux gagne du terrain

Selon l’endroit où elle pousse, l’herbe à poux, dont la hauteur moyenne est de 70 cm, peut atteindre 2 mètres de haut. Le CO2 agit sur elle comme un engrais, ce qui fait qu’on la retrouve en quantité le long des rues et des trottoirs des villes et banlieues, le long des autoroutes, dans les parcs, les terrains vacants, les zones en construction, les quartiers industriels, etc.
Ainsi, l’augmentation du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, tout comme la hausse des températures à travers le monde, facilite la croissance et la germination de l’herbe à poux en augmentant la quantité de nutriments disponibles à la plante.
On se retrouve donc plus ou moins dans un cercle vicieux. La forte concentration en CO2 renforce la plante et améliore sa capacité à produire du pollen en même temps qu’elle diminue les défenses des gens dont le système doit composer avec de plus en plus de polluants atmosphériques.
Quelle est la plante la plus allergisante?

Au printemps, les gens qui souffrent du rhume des foins ont tendance à blâmer les pissenlits pour leurs malaises. On les croit sans doute coupables en raison des nombreuses semences qu’ils dispersent dans l’air, mais ils ne causent pas d’allergie.
De février à novembre, tout dépendant des provinces, le pollen des arbres ou les graminées sont à pointer du doigt. Toutefois, les réactions qu’ils causent ne sont pas comparables à celles de l’herbe à poux, dont un seul plant produit des milliards de grains de pollen. Un pollen dont la puissance allergène surclasse tous les autres.
Quels sont les symptômes d'une allergie au pollen?

Au-delà des symptômes connus comme les éternuements, le nez qui coule et les yeux qui piquent, les allergies au pollen peuvent entraîner des troubles du sommeil, des difficultés de concentration, une diminution de la productivité et une augmentation de la consommation de médicaments.
Avec la prolifération de l’herbe à poux, non seulement les personnes allergiques commencent à en ressentir les symptômes plus tôt dans la saison, mais ces symptômes peuvent aussi être plus prononcés en raison de l'augmentation de la quantité de pollen produite.
On vous donne des trucs pour mieux traverser la saison des allergies dans l’article : C’est parti pour la saison des allergies
Comment tuer l'herbe à poux?

Il y a différentes façons d’éliminer l’herbe à poux sur son terrain.
1. L’ARRACHAGE
À moins d’être en présence d’une importante colonie, l’arrachage demeure l’une des façons les plus efficaces de se débarrasser de l’herbe à poux. Sachez toutefois que, comme ses semences peuvent demeurer 40 ans dans le sol et survivre aux hivers les plus froids, il est fort possible que d’autres plants réapparaissent par la suite.
Pour ne pas lui faciliter la tâche, semez les zones dénudées dans la pelouse et utilisez une épaisse couche de paillis pour couvrir les espaces laissés à nu dans les jardins de fleurs, les haies, les potagers, etc.
ASTUCE : Comme l’herbe à poux n’a besoin que de lumière pour survivre, des plantations denses et hautes parviennent facilement à l’étouffer et à l’empêcher de se réinstaller dans les jardins de fleurs.

2. LA COUPE OU LA TONTE
La tonte est une autre façon d’éliminer l’herbe à poux, notamment si elle pousse dans la pelouse ou si la plante se retrouve en quantité importante dans une partie du terrain. Assurez-vous de tondre avant la floraison pour éviter que la plante ne disperse son pollen.
Une fois coupée, la plante repousse rapidement afin d’avoir le temps de se ressemer avant l’hiver. Il faut donc demeurer aux aguets. Faite au bon moment, la coupe permettra de diminuer la quantité de pollen libéré dans l’air, mais cela n’aura pas pour effet de diminuer le nombre de plantes l’année suivante.
3. UN TRAITEMENT ÉCOLOGIQUE CIBLÉ

Le traitement écologique est la façon la plus efficace de venir à bout de l’herbe à poux. Même lorsqu’on est confronté à une grande quantité de plantes, il permet de diminuer progressivement le nombre de plants jusqu’à ce qu’on parvienne à les éradiquer.
L’herbicide WIPE OUT permet d’éliminer rapidement et pour de bon l’herbe à poux dans les jardins de fleurs, le long des fondations, dans les sentiers, au potager, etc. Partout sauf dans la pelouse, où vous devez utiliser l’herbicide sélectif WEED OUT. Ces produits permettent d’éliminer la mauvaise herbe jusqu’à la racine afin de l’empêcher de repousser.
Un herbicide de prélevée à base de gluten de maïs, comme le BIO-WEED & FEED, peut également être utilisé pour empêcher les graines présentes dans le sol de germer. Notez qu’il ne tue pas les mauvaises herbes déjà présentes sur le terrain mais empêche les nouvelles graines de germer. Voilà qui peut être gagnant vu la quantité de semences que l’herbe à poux produit!